28 January 2022

Anévrisme Aortique

Sauver des vies à travers la chirurgie endovasculaire

L’anévrisme aortique est une grave complication qui peut s’avérer fatale. Toutefois il est désormais possible de prévenir le pire grâce à la chirurgie endovasculaire qui est pratiquée à C-Care Wellkin. Plus de détails avec le Dr Kunal Sibartie, consultant en chirurgie vasculaire.

C’est en janvier 2020 que la toute première intervention endovasculaire pour traiter un anévrisme aortique a été réalisée par une équipe 100 % mauricienne. Elle était menée par le Dr Kunal Sibartie, consultant en chirurgie vasculaire. Il nous explique d’abord ce qu’est l’anévrisme aortique. Le spécialiste et son équipe ont d’ailleurs pratiqué une deuxième intervention de cette envergure récemment, soit le 19 septembre.

« L’aorte est le plus gros vaisseau sanguin du corps. Il fournit du sang et de l’oxygène à toutes les parties de l’organisme à travers les autres artères. Normalement, le diamètre de l’aorte abdominale est de 2 centimètres. Des fois, à cause de divers facteurs de risque, tels le tabagisme, l’hypertension artérielle et l’hérédité, cette grosse artère se dilate. On parle d’un anévrisme aortique quand le diamètre est de plus de 3 centimètres. Avec le temps, l’aorte se gonfle tout comme un ballon au point d’éclater. Et la personne meurt malheureusement des suites d’une hémorragie interne », explique-t-il.

Or, si le problème est détecté à temps, il est possible de réparer l’anévrisme de l’aorte pour l’empêcher d’éclater. Il faut cependant souligner que, dans la plupart des cas, une personne qui souffre d’anévrisme aortique ne présente aucun symptôme. Mais il arrive qu’il ressente des douleurs au ventre ou au dos. Il se peut aussi que le patient note l’apparition d’une grosseur au niveau de l’abdomen qui provoque une sensation de pulsations. « Dans la plupart des cas, l’anévrisme de l’aorte est détecté de façon aléatoire puisqu’il est asymptomatique. Dans le cas du patient opéré en septembre, c’était lors d’un scanner de l’abdomen que son anévrisme a été découvert » explique le Dr Sibartie.

Notons que la plupart des patients qui développent ce trouble sont âgés de plus de 60 ans.

Le Dr Sibartie souligne qu’il y a deux méthodes pour traiter le patient. La méthode conventionnelle consiste d’une opération ouverte où on fait une incision dans l’abdomen pour atteindre l’anévrisme, puis on l’ouvre et on le répare en y plaçant un tube synthétique. Toutefois, indique-t-il, il y avait un fort taux de mortalité à la suite des complications post-opératoires.

La deuxième méthode permet de limiter le risque de mortalité. Il s’agit de la réparation d’anévrisme endovasculaire (EVAR). « On répare la partie touchée de l’aorte en excluant l’anévrisme de la circulation systémique grâce au placement d’une endoprothèse vasculaire. On fait des incisions au niveau de l’aine pour pouvoir avancer ce stent, recouvert d’un tissu synthétique, par les artères fémorales. Grâce à cette technique mini-invasive, le risque de mortalité est très bas, soit de moins de 1%. D’ailleurs, les risques de complications pulmonaires, cardiaques et rénales, après l’intervention, sont considérablement réduits », souligne le consultant en chirurgie vasculaire de Wellkin Hospital.

Il y a d’autres bénéfices pour le patient. Il passe moins de jours aux soins intensifs et à l’hôpital après l’opération. Ensuite, il se remet bien plus rapidement. Et enfin, il peut bien plus tôt reprendre ses activités normales. Le Dr Sibartie se réjouit que les Mauriciens puissent désormais bénéficier de cette intervention, qualifiée de révolutionnaire dans le traitement de pathologies affectant l’aorte, pour leur sauver la vie. Selon lui, c’est une grande avancée dans le domaine des soins médicaux à Maurice.

Témoignage du patient traité à C-Care Wellkin grâce à l’EVAR

Âgé de 67 ans, ce patient était parti voir un médecin suite à des troubles à la prostate. Ce dernier devait recommander un examen d’échographie. « C’est suite à cet examen qu’il m’a diagnostiqué un anévrisme de l’aorte. Le médecin m’a fait comprendre qu’il fallait voir un autre spécialiste au plus vite. Sur ses conseils, je suis parti voir le Dr Sibartie à C-Care Wellkin. Toutefois, je ne ressentais aucun symptôme particulier. J’avais l’aorte très dilatée, avec un diamètre de 8 cm alors que normalement il aurait dû être de 2 cm. Le Dr Sibartie m’a fait comprendre qu’il ne fallait pas trop attendre pour me faire opérer car l’aorte risquait d’éclater à tout moment. J’ai été opéré et j’ai passé quatre nuits seulement à l’hôpital après l’opération. Dès le premier jour, je pouvais manger et le second jour, j’ai pu marcher. Je suis très content de m’être remis assez rapidement pour reprendre mes activités », témoigne-t-il.